Étude 2025 : quels sont les TJM des freelances tech ?
Le freelancing dans la tech ne cesse de gagner du terrain. La demande explose, notamment dans les métiers en tension, et les entreprises sont désormais prêtes à rémunérer davantage les profils qualifiés. De leur côté, les indépendants cherchent à trouver le bon équilibre : valoriser leurs compétences tout en restant compétitifs sur un marché très dynamique.
Le TJM (tarif journalier moyen) devient bien plus qu’un simple chiffre. Il traduit la valeur perçue d’un freelance, mais aussi les grandes tendances économiques d’un secteur en constante évolution.
Pour y voir plus clair, une enquête menée auprès de plus de 1 000 professionnels de la tech met en lumière trois leviers majeurs qui influencent directement le TJM : l’expérience, le domaine d’expertise et la localisation.
Cette étude révèle des écarts importants, qui s’expliquent par la manière dont les compétences sont valorisées. L’objectif est double : donner aux freelances des repères concrets pour ajuster leur stratégie tarifaire, et fournir aux entreprises une base fiable pour anticiper leurs budgets de prestations.
L’expérience : le premier levier de valorisation
Lorsqu’il s’agit de fixer un TJM dans la tech, l’expérience reste le critère le plus déterminant. Les résultats de l’étude sont sans équivoque :
un junior (moins de 4 ans d’expérience) facture en moyenne 268 €/jour,
un confirmé (entre 5 et 10 ans) atteint 462 €/jour,
et un senior (plus de 11 ans d’expérience) monte à 643 €/jour.
Autrement dit, le marché valorise l’expérience de manière exponentielle : un consultant expérimenté peut facturer près de deux fois et demie plus qu’un débutant.
Coté entreprises
La logique est compréhensible : investir dans un senior, c’est limiter le risque d’erreurs coûteuses, réduire la supervision nécessaire et bénéficier d’une expertise immédiatement opérationnelle.
Coté freelances
Côté freelances, l’enjeu évolue au fil du parcours.
Les premières années constituent une phase de construction : obtenir des références solides, découvrir différents environnements, développer une expertise sectorielle et bâtir une réputation.
Avec le temps, le positionnement se renforce. Le consultant expérimenté peut alors proposer une offre premium, intégrant du conseil, du pilotage ou une spécialisation pointue.
Mais pour en tirer pleinement parti, encore faut-il savoir assumer ce positionnement haut de gamme. Les clients attendent d’un freelance senior plus que de la technique : ils recherchent une capacité à sécuriser leurs décisions.
En définitive, l’expérience n’est pas qu’une question d’années : c’est un véritable levier de reconnaissance et de valorisation économique, dans un secteur où la confiance et la maîtrise comptent autant que la performance opérationnelle.
Le domaine d’expertise : certains métiers très valorisés
Si l’expérience pèse lourd dans la fixation d’un TJM, le domaine d’expertise est tout aussi déterminant. Les résultats de l’étude montrent des écarts parfois considérables entre les différentes spécialités de la tech.
En haut de l’échelle, on retrouve les disciplines rares et stratégiques :
les spécialistes du génie civil affichent un TJM moyen de 731 €/jour,
suivis de près par les experts en data et intelligence artificielle, à 698 €/jour.
Ces montants traduisent une réalité simple : forte demande + rareté des compétences = valorisation élevée.
À l’inverse, certaines spécialités se situent nettement en dessous de la moyenne :
les freelances en électronique ou en UX/UI design facturent en moyenne 420 €/jour,
tandis que les ingénieurs travaux se situent à seulement 170 €/jour.
Ces écarts mettent en lumière une hiérarchie implicite : toutes les expertises ne bénéficient pas du même niveau d’attractivité ni des mêmes marges de négociation.
Pourquoi une telle disparité ?
- D’une part, la rareté des compétences : plus un savoir-faire est difficile à trouver, plus il est rémunéré.
- D’autre part, la perception de la valeur ajoutée : un expert en IA ou en data peut transformer directement la compétitivité d’une entreprise, alors qu’un profil plus orienté exécution est perçu comme plus facilement remplaçable.
Quelles implications pour les freelances ?
- Se positionner sur une spécialité à forte valeur — même si cela exige un investissement important en formation et en veille technologique — ouvre la voie à des revenus bien supérieurs à la moyenne.
- Dans les secteurs plus concurrentiels ou aux TJM comprimés, il devient essentiel de jouer sur d’autres leviers : qualité de service, relation client, différenciation par une niche précise au sein du domaine.
En définitive, le domaine d’expertise agit comme un multiplicateur ou un frein sur le TJM. Il reflète à la fois la rareté, la demande et l’impact stratégique que les entreprises attribuent aux différentes compétences de la tech.
La localisation : un impact tangible sur vos revenus
Selon la région, les opportunités et les budgets sont très différents.
La localisation géographique joue un rôle clé dans la fixation du TJM des freelances de la tech. L’étude met en évidence des écarts significatifs entre l’Île-de-France, la province et l’international.
En tête, sans surprise, se trouve l’Île-de-France avec un TJM moyen de 613 €. La région concentre la majorité des sièges sociaux, des grands projets et des budgets les plus élevés. Pour les freelances, travailler en région parisienne, c’est accéder à des missions stratégiques et mieux rémunérées.
La province suit de près, avec un TJM moyen de 582 €, soit 5 % de moins que la capitale. Cela traduit le dynamisme des grandes métropoles régionales — Lyon, Toulouse, Bordeaux, Nantes — où se développent pôles d’innovation et entreprises technologiques. Pour un indépendant, s’implanter en région permet donc de combiner attractivité économique et qualité de vie, sans subir la pression parisienne.
À l’international, le tableau est plus contrasté. Avec un TJM moyen de 459 €, les freelances constatent une baisse marquée, soit près de 25 % de moins qu’en Île-de-France. Ce décalage s’explique par la concurrence mondiale, des marchés parfois moins matures ou encore par les différences de pouvoir d’achat. Travailler à l’étranger offre une richesse d’expériences, mais sur le plan financier, le marché français demeure souvent plus avantageux.
A retenir pour les freelances
La localisation n’est pas qu’une adresse.
Elle reflète un écosystème économique, des attentes clients et des marges de négociation différentes.
Pour rester compétitif à l’international, il faudra miser sur une expertise rare ou une différenciation forte.
En France, à l’inverse, vous pouvez capitaliser sur un marché dynamique, prêt à rémunérer des compétences spécialisées.
Conclusion : trois leviers qui structurent le marché du freelancing tech
L’étude menée auprès de plus de 1 000 freelances tech est claire : le TJM reflète trois dynamiques interdépendantes — l’expérience, le domaine d’expertise et la localisation géographique.
Pour les indépendants
Ce baromètre n’est pas qu’un outil de comparaison.
C’est un véritable guide stratégique pour identifier ses marges de progression, repérer les spécialisations les plus valorisées et comprendre l’impact de son implantation sur ses revenus.
Bien lire ces données, c’est aussi se donner la capacité de négocier avec confiance et de construire une trajectoire durable
Pour les entreprises
Ces résultats rappellent qu’un recrutement freelance ne se limite pas à combler une compétence ponctuelle. Il implique d’intégrer la valeur de l’expérience, de la spécialisation et du contexte local dans la construction des budgets.
Enfin, le portage salarial offre un cadre sécurisé pour transformer ces leviers en véritables atouts. Il permet aux freelances de se concentrer sur leur valeur ajoutée, tout en s’appuyant sur un accompagnement administratif et un réseau de proximité.
En résumé, maîtriser ces trois dimensions — expérience, spécialisation et ancrage géographique — c’est disposer d’un avantage décisif : orienter sa carrière avec clarté et fixer ses tarifs en cohérence avec la valeur réelle qu’on apporte au marché.